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Haut le(s) coeur(s)

Aujourd’hui, on accroche nos cœurs à la bannière de la vie.
Nos cœurs hauts, suspendus au nuage, au rayon de soleil et de lune. Nos cœurs battant au vent, affluant le sang de la création, de l’imaginaire, de l’envie et du questionnement à travers les artères de la rencontre humaine.
Nous sommes les dignitaires de l’expression latine
« Otium Philosphicum » qui désigne l’oisiveté mise à profit pour la réflexion, la poésie ou la méditation. Oui, nous sommes loin d’une rentabilité matérialiste et rationaliste et sous le régime capitaliste, bien sûr nous sommes non essentiels.
Vous le savez, l’art est de l’ordre de l’impalpable, de ce qui nous élève.
Vous le ressentez, l’art soigne et existe pour tout un chacun. En toute équité.
Vous le vivez, l’art va enrichir sans jamais être quantifiable tellement la résonance est puissante.
L’homme a besoin de se rassurer en se basant sur
le quantifiable, sur le palpable et pourtant ce n’est pas le plus important. Dernièrement, on nous a parlé d’une réflexion autour de la fable de La Fontaine
« La cigale et la fourmi » et de l’enseignement qu’on en tire. Alors que depuis l’enfance on nous apprend que la cigale est une fainéante inconsciente et que la fourmi est une courageuse prévoyante, Jean-Jacques Rousseau nous apprend déjà au 18ème siècle que La Fontaine défend bien le comportement de la cigale et non celui de la fourmi.
La cigale a chanté pour tout le monde durant l’été, les a fait danser, les a amusés, les a fait rêver sans relâche. Courageusement sans jamais s’arrêter. Et lorsqu’elle demande quelques grains pour subsister,
seulement quelques grains, la fourmi refuse alors que la cigale remboursera avec intérêt. « La fourmi n’est pas prêteuse c’est là son moindre défaut » un défaut parmi les autres…

Tout ça reste finalement bien actuel. Tout comme La Fontaine voyait les limites des valeurs nouvelles d’individualisme de son époque, nous voyons avec ce terme « non-essentiel » qui nous a été donné, le gouffre dans lequel notre société est en train de tomber…
Bien sûr que l’art a des liens directs avec l’économie grâce aux rayonnements et aux emplois que génère la création mais ce qui nous intéresse est au-delà de ça : c’est la musique qui nous accompagne, c’est le rire qui nous a apaisés, c’est cette histoire qui nous a émus, c’est la réflexion qui nous a bousculés dans nos certitudes. C’est la lumière, c’est le décor, c’est la photo, le son,
la technique, la magie, le costume, le maquillage, la coiffure, le mot, le verbe, la voix, le chant… C’est ce qui ne se dit pas, c’est ce qui se ressent. C’est ce qui nous empêche d’avoir un haut le coeur de désespoir, de terreur, de solitude et d’ennui après tout ce que nous vennons de traverser.

Comme dit Jean de La Fontaine « Ni l’or ni la grandeur ne nous rendent heureux ».
Brandissez vos cœurs et venez nous rejoindre.

On sait que vous êtes là que vous nous avez attendus. Ensemble, nous allons vivre des moments essentiels.
Haut les cœurs !